Emiel Regis Rohellec Terzieff-Godefroy

" La différence entre vous et moi, cher ami, est que même lorsque je me leurre il m'arrive d'avoir raison. Votre singularité à vous veut que même lorsque vous semblez proche de la vérité un sursaut vient régulièrement vous mener à l'erreur. En somme, en matière d'échec, vous êtes une sommité.  "

+ Nom : Rohellec Terzieff-Godefroy
+ Prénom : Emiel Régis
+ Surnom : Régis
+ Date de naissance : 839
+ Lieu de naissance : Inconnu
+ Lieu de résidence :  Lan Exeter ( Royaume de Kovir et Poviss ) 
+ Situation familiale : Célibataire
+ Rang, rôle, emploi : Chirurgien-barbier et apothicaire, il est actuellement dans les affaires après avoir reprit l'affaire d'un alchimiste réputé de Lan Exeter  
+ Race : Vampire Supérieur
+ Groupe(s) : Créatures et Scoïa'tael

• Il émane continuellement de lui une forte odeur de plantes et de racine.
• Il est commun qu'il ait connaissance de faits secrets. On lui donne volontiers une perspicacité hors du commun, même s'il est très probable que cette capacité soit en réalité tout à fait surnaturelle.
• Le poids de son regard peut naturellement être affreusement pesant tant il peut être perçant.
• Malgré une apparence plutôt modeste, il émane de lui une grâce aristocratique naturelle.
• Il est très singulier pour un vampire puisqu'il ne boit plus de sang.

• Même parmi les Vampires Supérieur, Régis fait figure d'exception. Le Sorceleur Geralt de Riv affirmera qu'aucun Roi n'est suffisamment riche pour mettre sa tête à prix. En outre, il considère que même avec une fortune suffisante, aucun Sorceleur avec un tant soi peu de jugeote n'accepterait un contrat sur sa tête tant le vampire semble puissant.
• Il est capable de puissants pouvoirs d'hypnose, de télépathies, de télékinésie. On le sait aussi capable de disparaître, de se rendre totalement invisible, de se changer en brume et de se métamorphoser sous sa forme vampirique, faisant de lui un monstre aux vagues très de chauve-souris capable des pires horreurs avec une facilité terrifiante. En outre, il est strictement insensible au feu et à la chaleur en général. La plupart des blessures sont presque insignifiantes, les blessures les plus graves ne font que le ralentir. Lui-même ignore s'il lui est possible d'être tué. La magie semble avoir légèrement plus d'emprise sur lui puisqu'un feu magique peut le faire souffrir et l'affecter. L'argent est inutile sur lui.   

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Régis est aux antipodes de ce qu'on pourrait imaginer venant d'un vampire. En fait, le seul point commun qu'il pourrait avoir avec l'imagine qu'on se fait d'eux est un attrait certain pour les habits sombres et austères. Néanmoins, les raisons de ce choix vont sous le sens puisqu'il se considère lui même comme ayant une allure assez austère et qu'il porte très mal les couleurs criardes. Du reste, qu'il soit habillé de rouge, de vert de bleu ou de noir, il sera tout autant capable de devenir invisible.
Loin du cliché des seigneurs noirs buveurs de sang qu'on pouvait retrouver dans les torchons littéraires tels que le Monstrum, Régis préfère largement la vie citadine et le contact social. La vie le fascine tant qu'il l'a méticuleusement étudié au point de devenir chirurgien-barbier. Et parce qu'il s'est aussi attaché aux dérivés de la médecine le vampire a accumulé des connaissances annexes qui l'ont passionné. L'herboristerie et l'alchimie ont complété son savoir médical. De fait, il se considère comme un défenseur de la vie.

Bien qu'il est possible qu'il s'imagine sans défaut, Régis a tout de même la très fâcheuse manie d'aimer s'entendre parler. Parce qu'il est adroit avec les mots, il a tendance à aimer amener les gens dans des dialogues compliquées dans lesquels il se plaît à étaler son savoir. Par politesse et mimétisme, la plupart de ses interlocuteurs ont tendance à se laisser entraîner par son ton, à le singer, et il en résulte toujours d'étranges échanges qui se concluent le plus souvent par des énoncés péremptoires : Régis a toujours raison. Le fait est qu'il en arrive toujours à énoncer des vérités – blessantes parfois – et des affirmations invérifiables – qui, lorsqu'elles finissent à tout hasard par se vérifier quand même, lui donnent systématiquement raison. Vous l'aurez saisi : Régis est agaçant.

Il lui arrive de jouer parfois un peu trop avec les gens, testant assez régulièrement leur patience et leur répartie pour le simple plaisir d'éventuellement avoir droit à une joute verbale suffisamment grisante à ses yeux. Pour ça, les gens intelligents ont naturellement plus d'intérêt à ses yeux lorsqu'il s'agit d'étaler sa science. Il est en effet plus flatteur d'apprendre des choses à quelqu'un qui déborde de connaissance que d'expliquer des banalités évidentes à un ignorant. Quoiqu'il s'y retrouve aussi. Dans un cas comme dans l'autre, il en ressortira plus ou moins grandi. Régis ne carbure plus au sang, mais il abreuve copieusement sa fierté.

Agaçant disait-on, mais souvent de très bon conseil. Il est difficile de saisir comment, mais Régis a la fâcheuse tendance à comprendre les gens. Mieux, il sait ce qu'il n'est probablement pas sensé savoir. On le considère comme ayant une formidable connaissance des émotions et un don pour cerner et jauger un interlocuteur. Néanmoins, sa nature surnaturel y est très certainement pour beaucoup. Régis se plaît à mettre les gens devant leurs travers, pas par cruauté, mais par désir sincère d'aider. Souvent, on sort d'une discussion avec lui en ayant l'impression d'avoir discuté avec un individu particulièrement désagréable mais avec un peu de recul on comprend très vite que ce qui nous dérange chez lui est surtout sa capacité à mettre les gens face à leurs erreurs en leur livrant ainsi de potentielles solutions afin de les corriger.

S'il manque d'humilité en matière d'intellect et qu'il adore se mesurer aux connaissances d'autrui parce qu'il sait qu'il l'emportera, il agit de manière radicalement opposée quand il s'agit d'actes physiques. Régis évite la confrontation autant qu'il le peut. Pas par peur. Régis sait qu'il gagnera toujours. Tôt ou tard.
Il choisira toujours la fuite face à un conflit ouvert et avant ça, il aura usé de diplomatie pour trouver une solution au mieux pacifique à toute situation ayant une chance de dégénérer.  

La jeunesse d'un vampire n'est jamais spécialement simple. Il existe assez peu d'adultes responsables capables de définir une ligne de conduite. La culture vampirique est plus ou moins inexistante, cherchant juste à imiter certains codes aristocratiques humains. Et il n'y a pour ainsi dire, aucune barrière éthique dans laquelle cloisonner les jeunes. En outre, il est commun que les plus âgés déraillent déjà complètement, devenant des modèles défaillants que le plus jeune vont s'empresser de suivre pour eux même commencer à dérailler.
Brouxe, Ekkime ou Katakan construisent ainsi un semblant de société vampirique violente tourné vers la fête, les orgies et les élans cruels. Sur cet aspect là, beaucoup d'écrits humains sur les hématophages restent relativement réalistes.

Dans sa tendre jeunesse, Régis a toujours craint de ne pas être accepté. C'est par besoin de tisser des liens sociaux qu'il a commencé à dérailler sévèrement. Il refusait au début, mais très vite quand on le nommait, quelqu'un avait la fâcheuse tendance d'expliquer qu'il ne buvait pas de sang et qu'il allait très certainement gâcher la fête. Il avait donc, à cet époque, cru bon de tout faire pour être apprécié, mettant ainsi le pied dans un bien sanglant étrier.

C'était une époque où il manquait encore de confiance en lui, cherchant tant bien que mal à se trouver une belle baronne éternelle pour partager une crypte à deux, ad vitam aeternam. Rongé par une timidité presque maladive, il ne trouvait la force d'aborder les jolies brouxes qu'après avoir bu un cou. En effet, le vampire ne peut profiter des joies de l'ivresse comme le ferait un humain. C'est le sang qui lui procure une sensation très similaires.

De grand timoré charmeur une fois aviné, Emiel Régis glissa progressivement pour devenir très vite un fêtard invétéré dans une bande de joyeux lurons adeptes des pratiques extrêmes.
Chaque semaine, ils sortaient semer la zizanie, poussant à chaque nouvelle fête le vice un peu plus loin. Régis et sa bande se rendirent très vite compte que l'abus n'appelait plus que l'abus et que la volonté de vouloir toujours vivre plus intensément nécessitait d'aller toujours plus loin. Ils buvaient plus que de raison et tuaient plus qu'ils ne le devraient.
Durant des décennies la bande passa son temps à mettre le monde à feu et à sang. On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs.

Les bonnes choses ont toujours une fin. Un sorceleur se chargea de certains amis à lui. D'autres se rangèrent. Certains trouvèrent d'autres bandes et Régis se retrouva plus ou moins seul avec pour unique compagnie une addiction très profonde. Il aimait tellement ça qu'il était incapable de remarquer que le sang était devenu un besoin vital à ses yeux. Se leurrer derrière des « je m'arrête quand je veux » lui suffisait toutefois encore.

En peu de temps, il était devenu celui qu'on venait chercher pour le voir faire n'importe quoi. Le pochard de service. À l'époque il ne se rendait pas compte que ses semblables se moquaient de lui et utilisaient son addiction pour s'amuser à ses dépens. Lui était persuadé de réussir à recréer sa bande. C'est à cette même époque qu'il se mit à agir de manière plus scandaleuse encore aux yeux des siens. Régis avait la fâcheuse tendance à voler en état d'ivresse, à gâcher le bon sang et à se mettre en scène dans des situations aussi gênantes que macabres. À terme, la fête en elle-même n'avait plus la moindre importance, seule la boisson comptait au point où il se mettait dans des états déplorables sans personne pour l'accompagner.

La chance sembla lui sourire quand il fit la rencontre d'une jolie vampire qui l'aida à se remettre sur le droit chemin. Cette idylle ténébreuse était tout à fait sérieuse, mais ne fut pas durable. Elle le laissa tomber et s'accrochant à des excuses comme la tristesse, les regrets, le désespoir et la douleur il se remit à boire deux fois plus qu'avant ça.

Vint une nuit où de jeunes vampires l'avaient convaincu d'aller chercher à boire dans un village. Déjà totalement ivre au point d'en oublier de battre des ailes, il s'était écrasé sur un toit, en était tombé et il avait manqué de dégringolé d'un escalier au cœur du village. La conclusion de ce voyage éthylique fut encore moins glorieuse puisqu'il avait remarqué le décolleté plongeant d'une paysanne et décidé à la croquer à la jugulaire, il s'était mis en tête de l'attaquer alors qu'elle tirait de l'eau du puits. Il était toutefois tellement soûl qu'en se jetant sur sa cible, il la manqua d'un bon mètre pour se fracasser contre le rebord du puits.

Prise de panique, la paysanne alerta le village tout entier. Les paysans le lynchèrent. Ils le transpercèrent avec des piquets, lui tranchèrent la tête, l'arrosèrent d'huiles saintes, d'eau bénite, lui mirent le feu et ils bouclèrent ses restes dans un tombeau.

Il y resta une cinquantaine d'années environ, son corps peinant à se régénérer. Il profita de ce demi-siècle pour méditer sur sa vie de débauche, jaugea ses erreurs et il se jura de se prendre en main et d'arrêter de boire. Même après cinquante ans d'enfermement, la tentation était encore très forte, mais il tint bon. Il refusa les opportunités qui se présentèrent à lui, s'éloigna de ceux qui pourraient le faire sombrer et à terme il parvint à se prendre en main, essentiellement en se concentrant sur d'autres choses.

C'est à cette époque qu'il s'était pris de passion pour la science. La médecine d'abord, puis la chimie sous toutes ses formes et plus généralement les plantes. Il œuvra un temps comme chirurgien-barbier itinérant, profitant de ses voyages pour découvrir des villes, faire des rencontres, et pour accumuler des connaissances. Les tentations revenaient parfois, mais toujours il parvenait à se contenir.

Régis se trouva des passe-temps annexes, mais liés à ses passions du moment. Il lui plaisait par exemple de distiller clandestinement des racines rares pour en faire des spiritueux particuliers qu'on s'arrachait. Le fait de vivre auprès des humains et de ne plus être un pochard des cryptes l'obligeait à amasser un peu d'or, après tout, et la vente sous le manteau de distillat hors du commun était un très bon apport financier.

C'est ainsi qu'un jour il fit la rencontre d'une bien étrange bande de lurons. Au milieu d'un vieux cimetière elfique où il avait l'habitude de trouver des racines et des plantes très rares qui ne poussaient qu'ici, Régis vaquait à ses occupations de distillateur clandestin quand un barde très bavard, un Sorceleur boiteux, une archère à la larme facile, un gnome, des criminels nains, un perroquet et un groupe de femmes et d'enfants réfugiés de la guerre vinrent le trouver pour lui demander l'hospitalité de sa modeste cabane.

L'alcool aidant, les hôtes furent tous très bavards et le lendemain matin, Régis décidait de faire route avec cette bien curieuse compagnie. C'était le début de l'aventure la plus folle qu'avait pu vivre le vampire. Lui qui aimait la vie s'était retrouvé au milieu d'un échantillon de diversité particulièrement intéressant, même si dès les premiers instants, sa nature de vampire fut révélée et qu'il fut contraint de méticuleusement détruire tous les clichés et de prouver à de nombreuses reprises qu'il pouvait être un ami de confiance.

Ainsi, il s'était plu à suivre la hanse de Geralt dans ses péripéties. Il en apprit beaucoup sur nature humaine, sur les liens qui unissent un père et sa fille, sur la poésie aussi. Il fut même surpris de découvrir que les belles tournures peuvent, à terme, irriter les oreilles des gens manquant d'éducation et que malgré des lacunes en la matière la colère et des insultes affreuses peuvent venir à bout des plus belles tournures.

Leur périple les mena loin vers le sud, d'aventure en aventure. Ils furent blessés, mouillés, battus, mis en prison. Ils connurent des ruines, des campements déplaisants, des villes miteuses et une dernière grande halte dans la magnifique région de Toussaint effaça tous les affronts précédent. Là, ils attendirent le dégèlent en profitant du faste des lieux. Chacun y trouva son compte. Un barde pouvait cacher un vicomte, une pauvre fille du peuple pouvait plaire à un Chevalier, une ancienne noble pouvait très bien s'essayer à devenir maquerelle. Régis, dans sa grande bonté alla même jusqu'à momentanément débarrasser les lieux d'un terrible fléau en occupant une succube tout l'hiver.

Le chapitre final de cette aventure se conclue dans une petite forteresse où un à un, les membres de la hanse y trouvèrent bravement la mort à l'exception de Géralt et de Jaskier qui avait préféré rester auprès de sa petite belette de princesse. Régis fut vaincu après s'être un peu dispersé dans un carnage sans nom. Moins alerte à cause de ses retrouvailles avec le goût du sang, son vieux démon, il fut brûlé par la magie du maître des lieux et il fusionna avec des vitraux et une colonne fondue par la chaleur.

La mort, cependant, n'avait aucune emprise sur lui. Régis était à présent un très vieux vampire. Guérir de telles blessures lui aurait pris un siècle au moins dans sa jeunesse, mais ce fut bien plus bref cette fois. Six ans. C'est ce dont il eut besoin pour se reconstruire. Une fois encore il en profita pour méditer sur ce qu'il avait fait. Il avait bu à nouveau et avait été condamné dans la foulée. Un rappel cuisant.

Il reprit comme si de rien n’était le cours de sa vie, migrant loin au nord pour s'installer en Kovir où il acheta une petite affaire à une alchimiste à la retraite. L'ironie voulait qu'un souffleur de verre pratiquât juste en face, lui rappelant jour après jour sa défaite précédente. Sa petite affaire prospéra évidemment. Les remèdes, les potions et les soins en période d'épidémie étant très recherchés. Il n'est aujourd'hui pas rare qu'il laisse son échoppe aux bons soins de ses employés afin d'aller, pourquoi pas, vivre quelques aventures.

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