La grande Peste - Tout savoir sur le Fléau.

C'est en fin d'année 1272 que les premiers cas de malades furent décrits. Originaire des régions alentours au Fleuve Iaruga, la maladie n'alerta personne dans un premier temps, puisque les médecins et chirurgiens étaient encore débordés par les soins à prodiguer aux blessés. On considéra que les quelques mouvements de foules et les caravanes avaient simplement suffit à transporter les maladies communes aux guerres.

On se rendit compte de la sévérité de cette peste dans les mois suivants. Comme souvent, il fallut que des gens influents en meurent pour pousser les Puissants à s'y intéresser.
Un an après la signature du traité de paix entre les royaumes du Nord et ceux du Sud, les congrès médicaux ont eu besoin de temps pour s'accorder vis-à-vis de la maladie. Plusieurs formes différentes en ont été identifiées, sans pour autant qu'ils puissent déterminer pour quelle raison une forme s'exprimait plutôt qu'une autre :

+ La forme dite Bubonique: elle est la plus commune. Le malade présente des bubons purulents et très douloureux. L'état du malade s'aggrave rapidement. En une semaine, il est trop faible pour bouger. La mort intervient entre deux et trois semaines après les premiers symptômes.

+ La forme érythémateuse: c'est une variante de la forme bubonique. Dans ce cas précis, les premiers bubons s'accompagnent de plaques qui fissurent l'épiderme et desquelles du pus suinte. D'autres bubons peuvent apparaître. Le décès ne survenant au plus tôt qu'à la troisième semaine, au plus tard au début du second mois, fait de cette forme celle à la progression la plus lente, mais aussi celle dont la forme est la plus traumatisante.

+ La forme pulmonaire: elle est la plus difficile à diagnostiquer. Elle débute par une simple toux, mais l'aggravation est rapide. Une fièvre terrasse le patient au bout de quatre jours seulement. La victime ne survit que très rarement à sa première semaine.

+ La forme septicémique: elle est la seule à être formellement identifiée et comprise, tout en étant la plus rare. Elle est due à une morsure par un animal infecté, ou par l'exposition d'une plaie à du pus ou du sang d'un autre contaminé. Une septicémie se déclare dans les deux jours qui suivent l'infection, entraînant une gangrène de la zone infectée. Elle tue en dix jours en moyenne. Des bubons peuvent apparaître, indiquant au médecin l'avancée de la maladie.

+ La forme intestinale: cette forme-ci est sujette à caution. Elle s'attrape en ingérant du matériel contaminé. En d'autres mots : en mangeant de la chair mal cuite. La maladie ne se servant des animaux que comme vecteur, c'est bien le cannibalisme seul qui est responsable. La période étant propice aux famines, cette forme de la maladie n'est pas aussi rare qu'on pourrait le croire. Elle se décompose en deux séries de symptômes. Des problèmes gastriques proches de la dysenterie et des symptômes psycho-moteurs (tremblement des membres, claquement des dents, mouvements de bascule involontaires, sensibilité à la lumière). À terme, le patient fait preuve d'une hyper agressivité, avant de tomber dans le coma aux alentours du vingtième jour. La mort survient dans les heures qui suivent.

NB : La science de l'époque n'est pas capable d'expliquer clairement les vecteurs de transmission, ni l'origine réelle de la peste. Dans les faits, la vermine est en cause des formes bubonique et érythémateuse, ainsi que les piqûres de moustiques et les morsures de rats.
La maladie est en réalité une maladie venue d'un autre monde, ramenée ici par mégarde par un être capable de voyager entre les mondes.


Le monde à l'ère de la Grande Peste.

Qu'on vienne de Nilfgaard ou de Kovir, tout semble identique. Les nations les plus riches sont capables d'ouvrir des hospices servant de mouroirs aux malades, les autres bouclent des quartiers entiers. Les villes qui semblent plutôt épargnées sont en état de siège, les portes sont gardées, les mouvements d'entrées et de sorties sont contrôlés. Il n'est pas rare que des gardes paniquent et tuent à vue quelqu'un donnant l'impression d'être malade.

Les maisons des gens contaminés sont systématiquement marquées et dans les régions les plus reculées, des bourgs entiers ont parfois été intégralement décimés. . Les villages fantômes sont nombreux. L'agriculture étant beaucoup plus difficile, les récoltes sont si maigres que la famine menace elle aussi de frapper.

Des légendes urbaines prises très aux sérieux par les gens les plus influençables (considérez que dans un monde moyen-âgeux, la plupart des gens sont très influençables) accusent les non-humains. On dit – à tort – que les nains, les elfes, les gnomes ou les Halfelins sont moins touchés par la maladie.

La maladie n'épargne pas les magiciens non plus, pas plus que les rumeurs d'ailleurs. En Rédanie, les mages sont officiellement considérés comme étant responsables de l'épidémie et donc condamnés à être brûlés vifs sur la place du village. Des femmes sont régulièrement torturées sur délation et confessent être des sorcières pour ne pas être suppliciées plus longtemps. Chaque jour, la ville voit s'enflammer plusieurs brasiers.

Seuls les Sorceleurs semblent immunisés. Leurs mutations et leur résistance naturelle leurs permettent d'éviter la mort. Il peuvent toutefois tomber malades, seront terrassés en général par une fièvre d'une durée variable, avant de s'en remettre.

Il existe de très rares cas d'humains ayant guéri de la peste. Néanmoins, ironiquement, ils sont souvent tués dans la foulée, accusés d'hérésie par le Culte du Feu Éternel, accusés d'avoir conspiré avec des diables pour être épargnés du Fléau. Guérir de la peste est donc un miracle et une malédiction à la fois.

Il n'est pas rare de croiser des bonimenteurs vendant des remèdes miracles totalement factices. On trouve aussi des médecins persuadés d'avoir trouvé des tenues pour résister à la contamination. Les ordres religieux profitent de cette période pour rallier des fidèles. Le Feu Éternel a plus que jamais le vent en poupe. Les anciens cultes sont souvent bafoués. On peine à croire encore en Mélitèle puisque ses prêtresses sont bien incapables de soigner qui que ce soit.